Maladie

Maladies reconnues comme handicap : liste et critères d’éligibilité

Un diagnostic médical ne suffit pas toujours à ouvrir droit à une reconnaissance de handicap par la MDPH. Certaines maladies, pourtant invalidantes, ne figurent sur aucune liste officielle, tandis que des affections rares obtiennent parfois ce statut après examen individuel du dossier.

L’accès à l’AAH dépend d’une appréciation précise du taux d’incapacité, réévaluée régulièrement selon des critères médicaux et sociaux stricts. Les démarches restent complexes, exigeant des justificatifs détaillés et une compréhension fine des droits attachés à chaque situation.

Maladies reconnues comme handicap par la MDPH en 2025 : panorama et spécificités

Oubliez l’idée d’une grille fermée et immuable : la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ne travaille pas à partir d’un catalogue définitif de maladies. La reconnaissance du statut de personne handicapée dépend avant tout d’un taux d’incapacité évalué à partir des conséquences concrètes de la maladie sur le quotidien. Certaines pathologies reviennent souvent dans les demandes, sclérose en plaques, maladies auto-immunes, troubles neuromusculaires ou troubles psychiatriques sévères, mais chaque dossier passe sous la loupe d’une analyse individualisée.

La liste maladies reconnues par la MDPH couvre aussi bien des affections rares que des maladies évolutives. On y retrouve les troubles du spectre autistique, certaines formes d’épilepsie difficiles à contrôler par traitement, des maladies invalidantes d’origine génétique ou des maladies sanguines lourdes. L’évaluation prend en compte la perte d’autonomie, les aides humaines ou techniques nécessaires, ainsi que les difficultés d’insertion sociale ou professionnelle.

Voici un aperçu des grandes familles de maladies et troubles qui peuvent ouvrir la voie à une reconnaissance :

  • Handicap moteur : myopathies, maladies dégénératives, séquelles d’AVC.
  • Handicap sensoriel : surdités profondes, cécité, troubles visuels graves.
  • Handicap psychique ou cognitif : schizophrénie, troubles sévères de la personnalité, déficience intellectuelle.

Impossible de réduire la situation de handicap à un nom de maladie. Les maladies reconnues par la MDPH varient selon l’impact sur l’autonomie et la vie sociale. Les critères d’attribution prennent en compte la nature du trouble, sa durée, le niveau de limitation et la possibilité, ou non, de compenser avec un traitement ou un appareil adapté. En clair, chaque dossier est traité sur-mesure : la maladie invalidante n’est qu’un premier élément, c’est l’analyse du vécu qui compte pour la MDPH.

Qui peut prétendre à l’AAH ? Comprendre les critères d’éligibilité et d’évaluation

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) vise celles et ceux pour qui la situation de handicap rend difficile l’autonomie ou l’accès à l’emploi. L’éligibilité ne se limite pas à un diagnostic médical, elle repose sur un taux d’incapacité évalué selon un barème national. Ce taux doit atteindre 80 %, mais il existe une marge : entre 50 % et 79 %, l’AAH peut être attribuée si la restriction d’accès à l’emploi est jugée substantielle et durable par l’équipe pluridisciplinaire.

La MDPH et la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) examinent le dossier sous tous ses angles : médical, social, professionnel. La perte d’autonomie, la capacité à travailler, le recours à des aides, sont analysés en profondeur. Qu’il s’agisse d’une maladie invalidante, d’une maladie évolutive ou d’un trouble psychique, le parcours ne se limite jamais à une seule case à cocher. Si vous percevez une pension d’invalidité ou détenez la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, ces éléments seront pris en compte, mais ne suffisent pas à eux seuls à obtenir l’AAH.

Pour faire le point sur les conditions, voici les critères à remplir :

  • Avoir au moins 20 ans (ou 16 ans si vous n’êtes plus à la charge de vos parents),
  • Résider de façon stable en France,
  • Respecter les plafonds de ressources, qui varient selon la composition du foyer,
  • Présenter un taux d’incapacité reconnu, selon les modalités évoquées plus haut.

L’AAH peut, sous certaines conditions, être cumulée avec d’autres aides comme la pension d’invalidité ou la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). La décision finale revient toujours à la CDAPH, qui se prononce après une analyse minutieuse de l’ensemble du dossier.

Groupe divers d adultes et enfants en parc avec aides visibles

Demande d’AAH : étapes clés, conseils pratiques et droits associés

Préparer le dossier : rigueur et précision

Avant de vous lancer, réunissez soigneusement tous les justificatifs nécessaires. Un dossier de demande d’AAH incomplet entraîne souvent des délais, voire un refus provisoire. Il est impératif de joindre le formulaire Cerfa rempli, un certificat médical récent (moins de six mois) et les justificatifs de ressources. La maison départementale des personnes handicapées (MDPH) surveille chaque détail : aucune information n’est superflue dans la phase d’instruction.

Le parcours d’instruction : étapes et vigilance

Après le dépôt, votre dossier est transmis à la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). L’analyse ne s’arrête pas au diagnostic : elle prend en compte le quotidien, les difficultés réelles et le besoin d’aide. Soyez précis dans la description de votre situation, en expliquant clairement les problèmes d’autonomie et l’appui dont vous avez besoin, qu’il s’agisse d’une aide humaine ou d’un équipement.

Quelques conseils pour aborder cette phase avec plus de sérénité :

  • Faites-vous accompagner par une assistante sociale si besoin.
  • Prévoyez des délais : la réponse de la CDAPH intervient généralement entre quatre et six mois.
  • Conservez une copie complète de votre dossier.

Des droits associés à l’AAH

L’ouverture de l’allocation aux adultes handicapés permet d’activer d’autres droits : prestation de compensation du handicap (PCH), carte mobilité inclusion (CMI), reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Ces dispositifs offrent de nouveaux leviers pour l’emploi, la vie quotidienne ou les déplacements. Combinés, ces droits forment un socle solide pour renforcer l’inclusion de chacun.

Chaque dossier déposé, chaque droit ouvert, dessine un parcours singulier. Face à la complexité administrative, la ténacité et l’accompagnement portent souvent leurs fruits. Au bout du chemin, l’accès à une vie plus autonome n’est jamais hors de portée.