Maladie

Syndrome de GBS : symptômes, causes et traitements

Une atteinte du système nerveux périphérique peut survenir soudainement après une infection banale. Dans certains cas, une faiblesse musculaire rapide progresse en quelques jours, compromettant la respiration ou la mobilité.

Les protocoles d’intervention varient selon la gravité et le rythme d’évolution des symptômes. Un diagnostic précoce améliore nettement le pronostic, mais la récupération reste imprévisible.

Comprendre le syndrome de Guillain-Barré : une maladie rare du système nerveux

Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) ne fait pas partie de ces pathologies qu’on croise à chaque coin de rue, mais sa survenue, souvent soudaine, bouleverse brutalement la trajectoire de vie de celles et ceux qu’il frappe. Il s’agit d’une maladie auto-immune qui prend le système nerveux périphérique pour cible, déclenchant une réaction inflammatoire qui attaque la myéline, cette gaine protectrice des nerfs. Le résultat, c’est une défaillance dans la communication nerveuse, qui laisse place à une faiblesse musculaire ascendante, parfois suivie d’une paralysie rapide.

Le tableau clinique du syndrome de Guillain-Barré est tout sauf uniforme. Classiquement, les premiers signaux d’alerte ressemblent à des fourmillements dans les jambes, puis la force décline, gagnant les bras, voire le visage. Certaines formes moins classiques, comme le syndrome de Miller Fisher, s’accompagnent de troubles de l’équilibre, d’une paralysie oculaire et de l’absence de réflexes.

Les chiffres sont sans appel : le syndrome de Guillain-Barré concerne à peine 1 à 2 personnes sur 100 000 chaque année. Le plus souvent, il surgit après une infection. Chez près de deux tiers des patients, une infection virale ou bactérienne précède l’apparition des symptômes. Parmi les coupables, on retrouve Campylobacter jejuni, une bactérie digestive bien connue, mais aussi des virus comme Zika ou le cytomégalovirus.

Cette affection fait l’objet d’un suivi scientifique rigoureux, avec des publications régulières dans la Cochrane Database et d’autres revues internationales. Les avancées récentes sur les mécanismes auto-immuns offrent de nouveaux axes de recherche, mais la maladie continue de garder une part de mystère et d’aléa.

Quels signes doivent alerter ? Symptômes, diagnostic et facteurs de risque

Les premiers symptômes du syndrome de Guillain-Barré surprennent par leur rapidité. La faiblesse musculaire débute souvent dans les jambes, puis s’étend parfois, en quelques jours, à d’autres parties du corps. Beaucoup décrivent une sensation de lourdeur inhabituelle, des picotements, ou une perte de force qui progresse vers le haut du corps. Lorsque la paralysie flasque s’installe, la situation devient critique : il n’est plus possible de se lever d’une chaise, de marcher normalement, ou même de serrer la main. Cette évolution ascendante doit faire réagir sans attendre.

Dans certains cas, l’atteinte des muscles respiratoires devient une urgence médicale. Dès qu’apparaissent des difficultés à avaler, à parler ou une respiration accélérée, il faut une prise en charge spécialisée immédiate. L’électromyogramme, qui mesure la conduction nerveuse, joue alors un rôle clé pour préciser le diagnostic.

On retrouve souvent, dans l’histoire récente du patient, un épisode infectieux aigu, survenu quelques jours ou semaines plus tôt. Les agents impliqués sont multiples : campylobacter jejuni, virus Zika, ou encore des infections digestives ou respiratoires courantes. Cette infection n’aboutit pas systématiquement à la maladie, mais elle augmente le risque chez les personnes vulnérables.

Plusieurs éléments aident le médecin à poser le diagnostic et à évaluer la situation :

  • la progression rapide des troubles moteurs
  • l’absence de fièvre durant la phase neurologique
  • l’élévation des protéines dans le liquide céphalorachidien, sans augmentation du nombre de cellules

Repérer tôt le syndrome de Guillain-Barré permet d’adapter au mieux la prise en charge et de réduire les complications potentielles.

Neurologue montrant un diagramme du système nerveux à une femme

Traitements actuels et évolution : quelles perspectives pour les patients ?

La gestion du syndrome de Guillain-Barré repose aujourd’hui sur deux approches principales, toutes deux validées par la recherche et la Cochrane Database : l’administration d’immunoglobulines par voie intraveineuse (IgIV) et les échanges plasmatiques. Ces traitements visent à freiner l’attaque auto-immune dirigée contre la myéline des nerfs périphériques. Le choix entre l’un ou l’autre s’effectue en fonction du contexte clinique et du profil du patient, mais les études comparatives montrent une efficacité similaire.

Le protocole d’IgIV consiste à administrer, sur cinq jours, des anticorps issus de donneurs. Ce traitement, généralement bien toléré, est proposé à la majorité des personnes atteintes d’un syndrome de Guillain-Barré modéré ou sévère. Les échanges plasmatiques, quant à eux, reposent sur l’élimination des auto-anticorps pathogènes via une technique d’épuration du plasma. Plus lourde sur le plan logistique, cette méthode donne pourtant des résultats comparables en termes de récupération motrice.

L’une des priorités reste de prévenir et de surveiller les complications, en particulier celles qui touchent la respiration. Environ un tiers des patients ont besoin d’un soutien ventilatoire temporaire. Dès que possible, la rééducation est lancée pour favoriser une récupération optimale : elle limite les séquelles et aide à retrouver une autonomie, même si certaines personnes gardent une faiblesse ou des douleurs neuropathiques.

La recherche avance à grands pas, portée par des essais cliniques prometteurs. À Rotterdam, l’équipe de Bart C. Jacobs s’intéresse à de nouvelles immunothérapies et à des biomarqueurs qui pourraient prédire la gravité du syndrome de Guillain-Barré. Le but : affiner les stratégies thérapeutiques et mieux anticiper les trajectoires de chaque patient, pour que la maladie ne soit plus jamais synonyme d’inconnu.