Santé

Hydratation des personnes réticentes à boire : méthodes et conseils

Une personne sur trois ignore la sensation de soif, même lors de fortes chaleurs ou d’efforts prolongés. Certains adultes voient leur consommation quotidienne d’eau chuter en dessous du seuil recommandé, sans pour autant manifester de signes d’alerte immédiats. L’absence de plaintes ne garantit jamais un bon équilibre hydrique.

Des stratégies spécifiques existent pour pallier cette absence d’élan naturel vers la boisson. Professionnels et proches développent des approches variées, parfois contre-intuitives, pour maintenir un niveau d’hydratation suffisant sans recourir à l’insistance ou à la contrainte.

Pourquoi certaines personnes rechignent à boire : comprendre les freins à l’hydratation

La déshydratation cible en premier lieu les personnes âgées. Avec le temps, la sensation de soif s’estompe : ce signal d’alerte, pourtant vital, devient discret, voire muet. L’organisme continue à avoir besoin d’eau, mais cesse d’en réclamer autant. Résultat : les apports diminuent, la vigilance doit augmenter.

Les difficultés ne s’arrêtent pas là. Les troubles cognitifs, maladie d’Alzheimer, démence, brouillent la compréhension des signaux corporels et freinent l’initiative d’attraper un verre. Quand la mobilité est réduite, atteindre une carafe relève parfois du défi. Les maladies chroniques bouleversent la donne : diabète, insuffisance rénale, hypertension, imposent des ajustements permanents, obligent parfois à restreindre l’apport ou, à l’inverse, à le renforcer pour compenser les pertes. Les traitements médicamenteux, diurétiques, antihypertenseurs, compliquent encore la gestion de l’équilibre hydrique.

L’isolement fait le lit de la déshydratation. À domicile ou en établissement, sans proches vigilants ou soignants attentifs, un manque d’apport passe facilement inaperçu. Les aidants veillent, mais l’accumulation de freins rend leur mission délicate. L’empilement de ces facteurs explique la fréquence des épisodes de déshydratation chez les personnes fragilisées.

Quels signes doivent alerter face à un manque d’hydratation ?

La déshydratation, sournoise, progresse sans bruit. Chez les personnes âgées, la soif ne joue plus son rôle de sonnette d’alarme. Les symptômes initiaux peuvent facilement passer pour de la fatigue ou les effets de l’âge. Certains signes doivent pourtant faire réagir sans attendre.

Voici les principaux indicateurs à surveiller :

  • Faiblesse musculaire soudaine, sensation de fatigue inhabituelle ou vertiges, surtout lors des changements de position.
  • Urines foncées et moins abondantes, signalant un apport hydrique insuffisant.
  • Confusion, altération de la vigilance ou changement de comportement : agitation, retrait, propos incohérents.
  • Bouche sèche, fièvre modérée, perte de poids non expliquée, constipation persistante.

Chez les plus vulnérables, certains événements doivent faire envisager une déshydratation : une chute inexpliquée, l’apparition d’une infection urinaire, une pneumonie ou la découverte d’escarres. Le test du pli cutané, simple geste qui consiste à pincer la peau et à observer sa remise en place lente, reste un indice accessible lors d’un examen rapide.

Les répercussions dépassent largement le simple inconfort. Hospitalisations, complications graves, voire issue fatale, sont des réalités. La vigilance des soignants et des aidants, aussi bien en institution qu’au domicile, reste déterminante pour prévenir de telles conséquences.

Jeune homme buvant de l

Des solutions concrètes pour favoriser l’hydratation au quotidien, même sans aimer boire

Même sans attrait particulier pour l’eau, il existe plusieurs pistes pour rester hydraté sans contrainte. Varier les apports hydriques est la première clé : l’eau n’est pas l’unique solution. Les fruits et légumes riches en eau, pastèque, concombre, courgette, orange, apportent une part précieuse de l’hydratation quotidienne. On peut aussi miser sur les bouillons, soupes, jus de fruits dilués ou eau gélifiée, plus faciles à accepter ou à avaler lorsque la déglutition devient difficile.

L’apport conseillé se situe entre 1,3 et 1,7 litre d’eau par jour pour une personne âgée, variable selon la météo, l’état de santé ou l’activité. Quand la température grimpe, il faut ajuster la fréquence et la diversité des prises. Certaines boissons sont à limiter : alcool, café fort, sodas, thés concentrés accélèrent la perte d’eau, et ne remplacent jamais de vrais apports hydriques.

Pour aider au quotidien, les aidants et soignants s’appuient sur des outils concrets : verres ergonomiques, repères visuels, applications mobiles pour programmer des rappels, ou encore verres connectés comme ceux proposés par Auxivia, capables d’envoyer des informations directement aux équipes médicales. Cette personnalisation, qui tient compte des goûts et habitudes de chacun, améliore l’acceptation. Les pharmaciens, présents au plus près des familles, adaptent leurs conseils en tenant compte des traitements et pathologies de chaque personne.

Certaines périodes exigent une attention renforcée : canicule, épisode infectieux, perte de mobilité. Le registre communal, tenu par les mairies, permet d’identifier les personnes isolées et d’organiser un suivi adapté pour prévenir le risque de déshydratation.

Rester attentif à ces signaux, multiplier les astuces et mobiliser les outils d’aujourd’hui, c’est permettre à chacun de traverser les périodes à risque sans s’exposer inutilement. Parfois, quelques gestes adaptés suffisent à changer la donne. L’hydratation ne se résume jamais à un simple réflexe : elle devient un véritable enjeu collectif, à réinventer chaque jour.